Visite du patrimoine/Visitez Ivry/Lavoir
Lavoir
On connaît le lavoir depuis le Moyen-âge où il ne pouvait être qu’une pierre ou une planche au bord de l’eau avec ou sans abri.En 1851, une loi oblige les communes à s’équiper d’un lavoir public pour améliorer les conditions d’hygiène de cette époque. Pour cela, les maires se voient attribuer des subventions jusqu’à une hauteur de 30% du prix de la réalisation de la construction.
A partir de là, on peut trouver toutes sortes de bâtiments : du plus simple au plus remarquable, rendant hommage au dur travail qu’est la lessive et revalorisant cette si difficile tâche effectuée par les femmes dès leur plus tendre enfance.
Après la seconde guerre mondiale, l’arrivée de la machine à laver va faciliter la vie des ménagères mais les lavoirs vont être laissés à l’abandon.
Depuis ce début de XXIe siècle, des programmes de sauvegarde, de rénovation permettent de sauvegarder ces petits bâtiments du patrimoine rural et rétablir leur histoire.
Un lavoir est un bassin public ou privé pour laver le linge. Il est alimenté par une source ou un cours d’eau. C’est un bâtiment couvert qui pouvait être équipé d’une cheminée pour la production de cendre (mais pas de chêne ou châtaignier car le tan aurait taché le linge) pour le blanchiment des toiles.
Celui d’Ivry est bien conservé. On peut encore faire fonctionner les crémaillères et rouages pour lever ou abaisser le plancher selon la hauteur du niveau de la rivière.
Avant l’arrivée de l’eau courante, chez les ménagères, le lavoir avait un rôle social très important. On y causait, on y papotait, on se donnait les nouvelles du village et de la région.
Un ordre social y régnait : les professionnelles occupaient les meilleurs endroits, puis venaient les mères de famille et enfin les domestiques ; la lessive étant à l’époque la source de pollution des cours d’eau.
Parmi ces femmes, la concurrence sociale était rude : la qualité du lavage du linge était déterminante. Mais surtout ce travail était on ne peut plus rude : eau gelée l’hiver, l’eau bouillante du cuvier, la garde et la surveillance des enfants, le poids du linge mouillé, les allers-retours jusqu’à la maison.
Tout cela créait néanmoins des moments de solidarité, de complicité qui permettaient d’échapper au renfermement de la vie à la maison.
Sources :
Hier, nos villages Aude de Tocqueville chez Aubanel
www.patrimoine-histoire-saint-piat.fr/eure-moulin/lavoir